Après trois jours de débats fructueux, les rencontres 4M de Montpellier ont été clôturées ce vendredi 14 juin. Les nombreux participants n’ont pas caché leur contentement et saluent la parfaite collaboration entre experts et public. Reportage.
(De notre envoyé spécial à Montpellier)
La troisième édition des rencontres 4M s’est achevée ce vendredi. Après trois jours de rencontre fructueux entre différents acteurs opérant dans le monde des médias, les nombreux participants, pour la plupart, journalistes, blogueurs, freelance, éditeurs, directeurs d’agence ont mis fin à trois jours d’échanges plus que bénéfiques dans le domaine du journalisme 2.0.
De nombreux débats englobant des sujets passionnant de la révolution numérique ont attiré l’attention des participants et panélistes. Du journalisme collaboratif à l’espace de travail Commun-Co-Working en passant par le rôle du blogueur dans une rédaction, le crowdfunding, les médias sociaux et le journalisme, le journalisme collaboratif ou encore la rentabilisation de l’information parmi tant d’autres, les experts n’ont laissé en rade aucun sujet.
Si le débat d’ouverture a été plus centré sur la crédibilité de l’internet en tant que média, la deuxième et la troisième journée ont été marquées par des sujets touchant à la fois l’aspect économique, éditorial ou encore politique des médias.
Parmi les débats les plus suivis de la journée du 13 juin, il y a sans doute celui du rôle du bloggeur et du journaliste citoyen dans une rédaction. Le débat, animé par Claire Ulrich, éditrice à Global Voices (France), Dina El Hawar, directrice des programmes Meedan (Egypte) et Johnny Vianney Bissakounou (journaliste et blogueur centrafricain), a rassemblé une importante audience, composée de jeunes blogueurs et journalistes de différents pays.
Le blogueur est-il un journaliste ?
Même si de nombreuses questions ont été posées lors de ce panel, celle qui a le plus retenu l’attention des participants a été sans doute la question de savoir si le blogueur peut être réellement considéré comme un journaliste. Le journaliste et le blogueur, bien que partageant la même démarche qui consiste à transmettre des informations au public, n’ont pourtant pas les mêmes champs d’action.
Le journaliste, obéissant à une ligne éditoriale, est soumis à des règles et des contraintes qui ne lui permettent pas d’imposer sa position, même s’il peut avoir son point de vue par rapport à une question déterminée. Tandis que le blogueur gère sa propre ligne éditoriale et peut changer ses positions en toute liberté.
Aujourd’hui, même si de nombreux médias encouragent l’intégration de blogueurs dans leurs rédactions, de nombreux participants souhaitent toutefois ne pas faire l’amalgame entre journaliste et blogueur.
La Syrie s’invite au 4M Montpellier
La guerre en Syrie s’est invitée au 4M. Etant donné le contexte politique particulièrement tendu dans le pays, les organisateurs n’ont pas évité les sujets qui fâchent. Un débat sur la Syrie intitulé
« Comment une rébellion peut-elle informer ? » a attiré l’attention d’une très forte audience composée de nationalités différentes.
Animé par Caroline Donati (journaliste à Mediapart), Khaled Eleketyar (journaliste syrien freelance) et Kywa Zwa MOE (Journaliste birman), le débat a mobilisé de nombreux amoureux de la politique, venus s’enquérir de la situation d’un pays de plus en plus meurtri par la violence. Des débats houleux entre participants et panélistes ont finalement achevé cette conférence.
La dernière journée du 14 juin a été plus centrée sur l’aspect économique des nouveaux médias. Après plusieurs années de modèle publicitaire gratuit, la presse en ligne découvre ces dernières années les vertus du modèle payant et de l’expérimentation. Un sujet passionnant qui a également attiré de nombreux participants. Emmanuel Hoog, président-directeur général de l’Agence France Presse (AFP) a fait le déplacement à Montpellier pour livrer sa vision sur cette question.
« Une rédaction de 1500 journalistes »
Le directeur-général de l’AFP a mentionné les quelques points qui font sans aucun doute la réussite de son agence créée en 1944. « L’AFP a une rédaction de 1500 journalistes, avec 80 nationalités différentes », déclare Emmanuel Hoog.
Une diversité culturelle qui, selon le directeur général, est un élément fondamental dans la couverture de l’information au niveau international. Mais la diversité culturelle, en elle seule, n’est pas la clef de la réussite économique. Emmanuel Hoog ajoute : « les réseaux sociaux sont une source supplémentaire pour les journalistes d’AFP ». Il n’a pas souhaité donner plus d’information sur les performances économiques de son agence.
Plusieurs questions ont été abordées lors de cette troisième et dernière journée des rencontres 4M et la plupart des experts, venus du monde entier, ont réussi à partager leurs expériences avec le public. Un public qui a manifesté toute sa joie et espère que ces rencontres soient organisées dans d’autres pays du monde dans les années à venir.