Les opérations militaires des Forces armées congolaises contre les rebelles dans la région du pool auraient fait près de 45 000 déplacés selon l’Onu. Malgré l’accalmie des combats, aucune organisation humanitaire n’est encore autorisée à se rendre sur place.
Aucune organisation humanitaire n’a accès à la région du pool depuis le 27 mars. Les affrontements entre les Forces armées congolaises et les rebelles ont rendu la région dangereuse. Faute d’avoir totalement pu sécuriser la zone, les autorités militaires se refusent pour l’heure à autoriser toute assistance aux personnes déplacées. Il y en aurait 45 000.
» D’après nos estimations, près de 45 000 personnes auraient fui les zones de combat depuis le début des hostilités dans le pool. Mais nous ne savons pas exactement où ils se trouvent et quels sont leurs besoins « , s’inquiète Sory Ouane, le représentant du Programme alimentaire mondial et coordinateur résident par intérim de l’Unicef à Brazzaville.
5 000 déplacés à Kimbamba, 3 500 à Kinkala
Le gouvernement fait état de 5 000 réfugiés dans la ville de Kimbala, tandis que les autorités religieuses recensent 3 500 déplacés dans la ville de Kinkala. 28 000 personnes seraient en outre hébergées dans des familles d’accueil à Brazzaville selon l’Unicef. Les autres sont dans la nature. » Tous les dispositifs humains, matériels et logistiques sont prêts, mais nous n’avons pas l’autorisation de nous rendre sur place « , déplore Sory Ouane.
Mais » il n’y a pas de tentative de cacher des choses « , analyse le représentant onusien. » Le gouvernement est le premier responsable des organisations humanitaires dans le pays et il ne maîtrise pas encore les conditions sécuritaires pour que nous puissions circuler sans crainte. Il nous demande donc de ne pas y aller « .
» Les combats se poursuivent, même s’il y a une accalmie depuis quatre jours. Toute la région n’est pas embrasée, mais il existe des zones que nous ne contrôlons pas, notamment dans le pool nord « , reconnaît le colonel Jean-Robert Obargui, le porte-parole des opérations militaires.
S’il se refuse à donner un quelconque bilan des combats, il tient à rappeler que la ligne ferroviaire Brazzaville/Pointe Noire a tout de même été rouverte aux trains de marchandises la semaine dernière. De même que l’axe routier Brazzaville/Kinkala. Il se défend d’avoir jamais interdit aux organisations humanitaires de se rendre à Kinkala, ce que dément pourtant Sory Ouane.