Une attaque aérienne contre un centre de détention près de Tripoli en Libye a tué mardi soir plusieurs dizaines de réfugiés et de migrants et fait plus d’une centaine de blessés . L’ONU évoque un crime de guerre.
Les survivants du raid sur les installations de Tajoura racontent les horreurs de l’attaque via des messages WhatsApp à Al Jazeera. Selon les migrants, le nombre de victimes de l’attaque devrait augmenter, car de plus en plus de corps sont découverts parmi les débris. La plupart des personnes décédées seraient des migrants Africains subsahariens qui espéraient rejoindre l’Europe depuis la Libye. Plus de 600 hommes, femmes et enfants étaient détenus dans le centre de détention de Tajoura, ont déclaré des sources à Al Jazeera. On ne sait pas ce qui est arrivé à ceux qui ont survécu à l’attaque.
Le gouvernement libyen a imputé à la frappe aérienne aux forces du machéral Khalifa Haftar qui se défend en accusant le Gouvernement d’être le responsable.
Des milliers de migrants sont détenus dans des centres de détention gérés par le gouvernement en Libye. Pour la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Michelle Bachelet « Cette attaque peut, selon les circonstances, constituer un crime de guerre« .
Mercredi, le Conseil de sécurité des Nations unies a tenu une réunion à huis clos, mais n’a pas réussi à se mettre d’accord sur une déclaration, les Etats-Unis invoquant qu’ils avaient besoin de l’approbation de Washington avant de pouvoir la signer, rapporte l’AFP.
Alors que les puissances américaines et européennes s’engagent toutes formellement à soutenir le régime officiel du président Serraj à Tripoli, en sous main elle soutiennent majoritairement le maréchal Haftar, proche des services de renseignements américains et bénéciant du soutien militaire de l’Egypte et des pays arabes.
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