42 civils ont été tués, dimanche, dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Un massacre que l’état-major ivoirien attribue aux rebelles du Mpigo et du MPCI. Alors que les rebelles n’ont pas encore fait entendre leur voix, le porte-parole des Forces de défense et de sécurité a annoncé une » réplique immédiate » aux prochaines exactions.
Malgré la mise en place progressive des Accords de Marcoussis et du gouvernement de réconciliation nationale, la Côte d’Ivoire n’en a pas fini avec les massacres. Dimanche, 42 civils ont été tués dans le village de Dha, à 9 km de Bangolo, dans l’ouest du pays. L’état-major ivoirien a publiquement accusé les rebelles du Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) et du Mouvement populaire ivoirien du grand Ouest (Mpigo) d’avoir perpétré ces assassinats.
» Dimanche dernier, une cohorte de rebelles du Mpigo et du MPCI, après s’être abreuvés d’effarantes doses d’alcool et de drogue, a attaqué Dah. Après avoir verrouillé toutes les issues menant à ce paisible village, profitant des lueurs blafardes du jour naissant, ces rebelles ont fracassé portes et fenêtres pour piller les cases et abattre lâchement des innocents sans défense « , explique le lieutenant-colonel Aka N’Goran, nouveau porte-parole des Forces de défense et de sécurité dans un communiqué sur la situation militaire dans le pays.
Réplique immédiate
Le lieutenant-colonel a affirmé à l’AFP que ces informations avaient été recueillies par ses hommes auprès de trois témoins, dont le chef du village de Dah. Pour autant, aucune confirmation ou infirmation de massacres en zone rebelle de source indépendante n’est encore disponible. L’état-major ivoirien a interpellé » une fois encore » le Comité de suivi des accords de Linas-Marcoussis et les militaires de l’Ecoforce (les militaires de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest déployés en Côte d’Ivoire) » quant aux exactions auxquelles les rebelles continuent de se livrer » et les a invités » à faire cesser les flagrantes violations des droits de la personne » dans l’Ouest.
Aka N’Goran a également annoncé que les Forces de défense et de sécurité se réservaient » le droit d’apporter la réponse appropriée « . » Les rebelles devront désormais comprendre que toute violation sera suivie d’une réplique immédiate « , a-t-il menacé. Du côté des Ivoiriens, c’est l’incompréhension et la colère qui dominent. » Les gens sont révoltés « , explique un journaliste à Abidjan. » Demain, les Wé manifesteront dans les rues d’Abidjan. Cette ethnie est particulièrement visée par les massacres des rebelles et elle ne comprend pas pourquoi les militaires français, qui se trouvent à 20 km de Dha et Bangolo, ne font rien pour empêcher les gens de mourir. «