La mortalité infanto-juvénile n’a baissé que de 3% en dix ans en Afrique subsaharienne où 4,6 millions d’enfants meurent chaque année avant d’atteindre l’âge de cinq ans, a estimé, mercredi à Dakar, le Pr André Moussavou Mouyama, président du comité scientifique du 4ème Congrès des pédiatres d’Afrique noire francophone, dont les assises ont lieu dans la capitale sénégalaise jusqu’au 9 novembre 2007.
« On ne peut pas attendre d’avoir un pédiatre dans chaque village, dans chaque dispensaire, pour inverser cette situation », a martelé, à l’ouverture du congrès, le Pr Mouyama, qui a relevé que 40% de la population africaine a moins de 15 ans, « ce qui, selon lui, signifie que demain, si nous ne faisons rien, nous allons avoir une population qui ne sera pas à la hauteur de nos espérances ».
« On n’attend pas que l’on invente des choses, mais que l’on applique des gestes qui sauvent des vies », a-t-il insisté, avant de souligner: « nous pouvons apprendre à tous nos collaborateurs, infirmières, sages-femmes, des gestes très simples qui sauvent la vie tel que dormir sous moustiquaire imprégné ».
En effet, différentes études ont montré qu’il y a des « gestes essentiels très simples » qui peuvent sauver la vie de plus de 50% des nouveau-nés qui meurent chaque années avant l’âge de cinq ans.
« Il s’agit d’abord de l’allaitement maternel, de donner le sein au nouveau-né dans l’heure qui suit la naissance, de réchauffer le nouveau-né pour éviter les hypothermies, responsables de beaucoup de décès, mais également de lutter contre les infections et tout ce qui peut favoriser l’asphyxie en plus d’une bonne hygiène des mains », a indiqué pour sa part, Mme Yacine Ndiaye, spécialiste santé à UNICEF-Sénégal.
Pour elle, ces gestes « simples mais essentiels » peuvent être menés à tous les niveaux aussi bien au niveau de la communauté, des postes de Santé, des centres de Santé et des hôpitaux, mais pour cela, souligne-t-elle « il faut les vulgariser pour que tout le monde soit au courant de ce qu’il faut faire face à une difficulté ».
Au Sénégal, le taux de mortalité infantile, estimé à 121 pour mille, est surtout dû à la mortalité néonatale qui est d’environ 35 pour mille, sans aucune baisse notable au cours des quinze dernières années.