En République démocratique du Congo, la gestion opaque de la Banque centrale du Congo (BCC) et de la Gécamines, fleuron de l’industrie minière, fait l’objet de poursuites judiciaires.
Des révélations accablantes sur des détournements de fonds massifs viennent secouer le pays. Elles promettent une bataille judiciaire aux enjeux colossaux.
Des fonds disparus et des questions brûlantes
Selon un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF), ce sont plus de 315 millions de dollars qui se sont volatilisés entre 2012 et 2020. Cela s’est produit à travers des avances fiscales versées par la Gécamines. À cela s’ajoutent des retraits en espèces de près de 26 millions de dollars effectués par des responsables de la Banque centrale. Ces retraits sont justifiés par des dépenses dites de « souveraineté« , sans aucune traçabilité.
L’IGF pointe également la disparition de 15 millions de dollars destinés au budget de l’État. Ces opérations ont souvent été exécutées sur des ordres verbaux présumés émanant de l’ancien président Joseph Kabila. Elles mettent en lumière un système de gestion financière. Dans ce système, l’opacité semble avoir été la règle.
Une réaction judiciaire sans précédent
Face à ces révélations, le ministère de la Justice, sous l’égide du ministre Constant Mutamba, a annoncé l’ouverture de poursuites judiciaires. Des mandats d’arrêt internationaux ont été émis. Ils visent les anciens dirigeants de la Banque centrale et de la Gécamines. Ces mesures, appuyées par des audits approfondis, traduisent une volonté ferme de traquer les responsables, qu’ils soient encore en RDC ou à l’étranger.
Les premiers résultats de cette enquête montrent une détermination politique de l’administration Tshisekedi à affronter les défis de la corruption et du détournement des ressources publiques. Cependant, des questions subsistent sur la capacité des autorités à mener à bien cette opération et à traduire en justice les principaux protagonistes.
Gécamines : une entreprise stratégique sous les projecteurs
La Gécamines est un pilier de l’économie congolaise grâce à ses vastes exploitations minières. Elle est depuis longtemps dans l’œil du cyclone pour ses pratiques de gestion controversées. Les dernières accusations ne font qu’ajouter aux nombreux scandales qui ont émaillé son histoire récente. Ces nouvelles poursuites pourraient représenter une occasion pour le gouvernement de restaurer la crédibilité de cette institution publique essentielle.
Une lutte pour la transparence, entre espoirs et défis
Le gouvernement congolais affirme vouloir éradiquer la corruption qui gangrène les institutions du pays. Le président Félix Tshisekedi a fait de cette lutte une priorité de son mandat. Il soutient les efforts de l’IGF pour redresser les finances publiques. Mais cette ambition se heurte aux réalités d’un système profondément enraciné dans les pratiques de prédation.
