La Commission électorale nationale autonome (CENA), a enregistré au total 33 dossiers de candidatures pour la présidentielle de mars prochain, a annoncé ce lundi à la presse, le secrétaire à la communication de l’institution, Mêlé Touré.
M. Toué qui s’entretenait avec la presse quelques minutes après la clôture du dépôt des dossiers, a indiqué que parmi ces 33 prétendants à la magistrature suprême du pays, figurent deux femmes, notamment la candidate malheureuse à la présidentielle de mars 2001, Me Marie-Elise Gbêdo et l’ancienne directrice de Cabinet du président Mathieu Kérékou, Célestine Zannou Wêtohossou.
Outre la candidature de ces deux femmes, la liste des postulants à la succession du président Mathieu Kérékou comprend également le président de l’Assemblée nationale, Antoine Idji Kolawolé, et celui du Conseil économique et social, Raphiou Toukourou, mais aussi des hauts cadres d’institutions internationales, en l’occurrence, Yayi Boni de la Banque ouest-africaine de développement (BOAD) et Richard Sènou de la Banque mondiale.
Plusieurs ministres de l’actuel gouvernement du président Mathieu Kérékou, notamment le ministre d’Etat, chargé du Plan et du Développement, Zul Kifu Salami, ses collègues de la Culture, de l’Artisanat et du Tourisme, Antoine Dayori et celui des Mines, de l’Energie et de l’Hydraulique, Kamarou Fassassi, sont aussi candidats à la présidence de la République.
Multitudes de candidats
Me Adrien Houngbédji du Parti pour le renouveau démocratique (PRD), Bruno Amoussou du Parti social-Démocrate (PSD), Gatien Houngbédji de l’Union pour le développement économique et social (UDES) et Sevérin Adjovi, du Rassemblement des démocrates pour la liberté et la reconstruction nationale (RDL-Vivoten), habitués
de la compétition, vont encore tenter leur chance.
Interrogé par la PANA, M. Modeste Midé, professeur en Sciences politiques à l’Université de Cotonou, a indiqué que cette pléthore de candidatures enregistrées pour le scrutin présidentiel de mars prochain est dû au départ de la scène politique béninoise des deux dinosaures que sont l’ancien président Nicéphore Soglo et l’actuel chef de l’Etat Mathieu Kérékou.
« Pour la prochaine présidentielle, nous venons d’enregistrer la candidature de 33 postulants, contre 17 pour le dernier scrutin présidentiel de mars 2001. Cette situation est essentiellement due à l’ouverture de l’horizon politique caractérisée par le départ des deux présidents, Nicéphore Soglo et Mathieu Kérékou, qui ont polarisé la vie politique béninoise au cours de ces 15
années du renouveau démocratique », a-t-il expliqué à la PANA.
Avec le départ de ces deux dinosaures, les Béninois à la
recherche d’un nouvel homme politique pouvant répondre à leurs aspirations profondes, ont essayé de multiplier les candidatures à la succession du président Mathieu Kérékou afin d’identifier ce messie.
Ainsi, le 5 mars prochain, les Béninois éliront, pour la
quatrième fois depuis l’avènement de la démocratie dans le pays en février 1990, un président de la République.
Le chef de l’Etat sortant, Mathieu Kérékou, âgé de 72 ans et frappé par la limite d’âge tel que défini par la Constitution (qui fixe à 70 ans l’âge maximum d’un candidat à l’élection présidentielle), a assuré qu’il ne se présentera pas et qu’il ne changera pas les textes en vigueur.