De violents combats ont éclaté lundi en Côte d’Ivoire entre l’armée française et un groupe rebelle à Duékoué, une zone contrôlée par le Mpigo. Le bilan fait état de 30 morts côté rebelle et de 9 blessés côté français. Le sommet sur la crise ivoirienne prévu à Paris le 15 janvier prochain se prépare dans la violence.
Dimanche soir, le gouvernement ivoirien, le Mouvement patriotique de Côte d’Ivoire (MPCI) et le Mouvement populaire du grand ouest (Mpigo) donnaient leur accord pour participer à des négociations pour la paix à Paris. Moins de 24 heures plus tard, les forces françaises subissaient la plus importante attaque rebelle depuis leur déploiement mi-septembre en Côte d’Ivoire. Les combats se sont déroulés à Duékoué (ouest), contre des troupes apparemment incontrôlées dans une zone que le Mpigo prétend maîtriser. Le bilan est lourd côté rebelle, avec 30 morts, alors que les Français comptent 9 blessés.
Des combats violents
Après avoir repoussé l’attaque, menée en fin de matinée par un groupe de rebelles dont le nombre n’a pas été précisé, les soldats français ont entamé une opération de ratissage de la zone de combat, faite de hautes herbes, pour se retrouver nez à nez avec les assaillants du matin. Le bilan de la lutte qui s’en est suivie est de 30 morts du côté des rebelles et de 9 blessés dont un grave dans les rangs français.
« Les combats ont duré prêt de quatre heures et le bilan côté français aurait pu être beaucoup plus lourd », commente le Colonel Letcha, qui met sur le compte du professionnalisme des soldats français mais également sur la chance le fait que leurs pertes n’aient pas été plus grandes.
Le sommet de Paris toujours d’actualité
« Ces troupes composées en grande partie de mercenaires libériens sont nombreuses dans l’ouest de la Côte d’Ivoire. Elles échappent au contrôle des mouvements rebelles et ne remettent pas en cause le sommet de Paris », ajoute-t-il. A l’invitation de la France, les autorités ivoiriennes et le MPCI, le mouvement rebelle qui contrôle le nord de la Côte d’Ivoire, ont accepté dimanche dernier de participer à un sommet sur la paix le 15 janvier à Paris. Le Mpigo affirmant qu’il s’y rendrait s’il était invité. Le fait que la zone attaquée ce lundi soit sous le contrôle du Mpigo et du Mouvement pour la justice et la paix (MJP) aurait pu compromettre le prochain sommet.
Au contraire, Guillaume Soro, le porte parole du MPCI, a invité les autorités françaises à discuter avec les autres mouvements rebelles – le Mpigo et le MJP n’ont pas reçu dimanche la visite du ministre français des affaires étrangères. Le président sénégalais Abdoulaye Wade, qui estimait voilà deux semaines que les pays d’Afrique de l’Ouest avaient une « parfaite maîtrise » du dossier ivoirien et que la réunion de Paris était inutile, soutient aujourd’hui l’initiative française.