Selon les derniers chiffres de l’Office des Changes marocain, les transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE), entre janvier et octobre 2005, se montent à 3,36 milliards d’euros. Soit une augmentation de 7,9% par rapport à la même période de l’année 2004.
Les Marocains de l’étranger pèsent 3,36 milliards d’euros. C’est le dernier chiffre publié par l’Office des Changes marocain et il concerne le montant des transferts d’argent effectués par les Marocains résidant à l’étranger (MRE) de janvier à octobre 2005. Soit une augmentation de 7,9%, ou 246 millions d’euros par rapport à la même période de l’année 2004. Ce montant est de 23% supérieur à la moyenne enregistrée à la même date des 5 dernières années 2000-2004, établie à 2,73 milliards d’euros.
Le volume des transferts connaît chaque année une augmentation de 5 à 6%. Au ministère délégué chargé des MRE, on explique que l’origine de cette tendance à la hausse est due à la « politique de proximité adoptée par les banques, l’amélioration des conditions d’accueil et de la qualité des produits ». L’Etat marocain a également simplifié les procédures administratives, modernisé le système fiscal et créé des centres régionaux d’investissements.
2,5 millions de MRE
L’Office des Changes précise que les recettes en virements bancaires ont augmenté de 8% et les recettes en billets de banque de 12,2%, alors que les recettes en virement postaux ont reculé de 21,1%. « Ces fonds, qui constituent un véritable ballon d’oxygène pour l’économie nationale, contribuent à hauteur de 13% du total des dépôts auprès du secteur bancaire », avait précisé il y a peu Nouzha Chekrouni, ministre déléguée chargée des MRE, lors d’une table ronde. Ces transferts sont la première source de devises pour le pays, devant le tourisme. Ils représentent 10% du produit intérieur brut (PIB) et 25% des importations. Si le profil des MRE qui envoient de l’argent au Royaume n’est pas clairement établi, on sait en revanche qu’ils sont issus de la première et deuxième génération.
Les MRE génèrent des fonds importants sans pour autant que les dépôts bancaires n’intègrent les circuits d’investissement. Les transferts des MRE sont majoritairement orientés vers des investissements « improductifs », notamment l’immobilier (83,7%), selon le ministère délégué. Qui précise qu’aucun chiffre officiel récent ne permet d’estimer le montant des investissements ou d’évaluer le taux de réussite des projets réalisés par les MRE. Le gouvernement marocain essaie donc d’inciter les MRE à s’intéresser davantage aux opportunités d’affaires offertes par le Maroc. 2,5 millions de Marocains vivent à l’étranger, soit à peu près 10% de la population. Une grande majorité d’entre eux en Europe (dont plus de 800 000 en France, 400 000 en Espagne, 250 000 aux Pays-Bas, 120 000 en Italie, 110 000 en Belgique et 100 000 en Allemagne), quelques 200 000 dans les pays arabes, 160 000 aux Etats-Unis, 60 000 au Canada, 5 000 en Afrique et 3 500 en Asie et Océanie. Les transferts financiers des membres de la diaspora placent le Maroc à la quatrième position au niveau mondial parmi les pays récepteurs, après l’Inde, le Mexique et les Philippines.