Une vingtaine de Sénégalais, candidats à l’émigration clandestine, ont péri au large des côtes marocaines. Un drame qui survient alors que de nombreux Sénégalais sont en train d’être rapatriés.
Au moins dix-huit migrants originaires du Sénégal sont morts dans le naufrage de leur pirogue. Le drame a eu lieu au large des côtes marocaines, en fin de semaine dernière. « Nous avons dénombré treize Rufisquois qui sont décédés », dans cette tragédie au beau milieu de la Méditerranée, a déclaré Oumar Cissé, le maire de Rufisque.
Les rescapés pris en charge dans la commune de Dakhla
Selon l’édile de cette ville située à une vingtaine de kilomètres de Dakar, la capitale du Sénégal, des rescapés contactés par ses services ont évoqué un bilan total de 18 personnes englouties par les eaux. « Ils étaient dans une pirogue de 63 personnes qui a chaviré. Les rescapés sont pris en charge dans la commune de Dakhla », a poursuivi le maire, qui n’a pas caché son amertume face à ce fléau.
Dans ce lot de rescapés hospitalisés dans le sud du Maroc, « six personnes originaires de la commune de Rufisque sont actuellement prises en charge à l’hôpital de Dakhla », a précisé M. Cissé. Non sans attirer l’attention de ses concitoyens sur les risques que comporte l’émigration clandestine. Ce drame au large du Maroc survient après un autre, qui s’est produit à Saint-Louis (Nord du Sénégal), il y a huit jours.
Un déferlement de migrants qui suscite des inquiétudes
Le chavirement d’une pirogue, non loin de la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie, a coûté la vie à au moins quatorze candidats à l’émigration clandestine. Un accident qui intervient alors que 260 migrants sénégalais ont été rapatriés à Dakar, samedi dernier. Des candidats à l’émigration clandestine qui étaient « en errance au Maroc », selon le consul du Sénégal à Dakhla, ville marocaine.
Ce nouveau drame relance la question de la crise migratoire, avec les pays nord-africains pris d’assaut par les candidats. La plupart de ces pays étant situés à quelques centaines de kilomètres des côtes européennes. Ces derniers temps, la Tunisie, qui a des rives situées à 150 kilomètres de la ville italienne de Lampedusa, est devenue la porte d’entrée des migrants vers l’Europe. Un déferlement qui n’a pas manqué de susciter des inquiétudes. Mais aussi des réactions.
Soutien à la lutte contre l’immigration clandestine
D’ailleurs, une délégation européenne s’est rendue, dimanche, dans ce pays d’Afrique du Nord, pour signer des accords de coopération. La mission, conduite par Ursula von der Leyen, avait pour objectif de finaliser des accords conclus le 11 juin dernier. Un plan de coopération qui inclut un soutien à la lutte contre l’immigration clandestine. D’ailleurs, une aide financière immédiate de 150 millions d’euros avait été retenue.
Et selon une promesse de l’Union Européenne, cette aide pouvait atteindre 900 millions d’euros, à long terme. La présidente de la Commission Européenne avait, à cet effet, rencontré le Président tunisien, Kaïs Saïed, pour conclure cet accord. Ursula von der Leyen était accompagnée de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni, et du Premier ministre néerlandais, Mark Rutte.