Le 17e sommet de la Ligue arabe s’est ouvert ce mardi à Alger, jusqu’à mercredi, en présence de 14 chefs d’Etat du monde arabe. Parmi eux, le Roi du Maroc Mohammed VI, qui n’avait pas mis pieds en Algérie depuis qu’il a accédé au pouvoir, en 1999. Les deux pays étaient en effet en désaccord sur certains points, comme sur la question du Sahara occidental. Le déplacement du souverain chérifien témoigne d’une volonté de se rapprocher de son voisin. Une volonté réciproque.
Il est finalement venu. Le Roi marocain Mohammed VI prend part au 17e sommet de la Ligue arabe, qui s’est ouvert ce mardi à Alger pour s’achever mercredi. Une visite qui compte double puisqu’il ne s’était jamais rendu en Algérie depuis son accession au pouvoir, en 1999, et que son déplacement intervient dans un contexte d’aplanissement des tensions avec le voisin algérien. Notamment parce que les deux pays nord-africains sont en froid au sujet de l’appartenance, algérienne ou marocaine, du Sahara occidental. Ce sommet se place donc sous le signe de l’espoir pour le réchauffement des relations entre Alger et Rabat, mais aussi pour le reste de la communauté arabe.
La restructuration de la Ligue arabe au programme
Quatorze chefs d’Etat sont présents pour cette rencontre sur les 22 membres, dont dix africains[[<*>L’Egypte, la Libye, le Soudan, le Maroc, la Tunisie, la Mauritanie, la Somalie, Djibouti, les Comores et l’Algérie]], que compte la Ligue arabe. D’autres responsables non arabes ont aussi été invités par le Président algérien Abdelaziz Bouteflika. « Il s’agit du secrétaire général de l’Onu, Kofi Annan, du Haut représentant pour la politique étrangère de l’Union européenne Javier Solana, du chef du gouvernement espagnol Jose Luis Zapatero et du ministre français des Affaires étrangères, Michel Barnier », énumère l’Agence France Presse.
Au programme du sommet : la paix entre Israël et la Palestine et le soutien à l’Irak. Plus généralement, il sera question des réformes politiques dans le monde arabe et de la restructuration de la Ligue arabe. Une restructuration qui devrait passer par « la création du Parlement arabe, de la Commission économique et de la Commission sociale, et l’établissement d’un mécanisme d’application des décisions de la Ligue arabe », résume Xinhuanet en se basant sur les déclarations de Moussa Amr, secrétaire général de l’organisation.
Mini-sommet algéro-marocain en marge
En marge de ces discussions, le Président algérien Abdelaziz Bouteflika et le Roi marocain Mohammed VI se réuniront pour un mini-sommet, en tête-à-tête. « Avec la volonté de Dieu, il y aura un sommet algéro-marocain et cette rencontre sur la terre d’Algérie pourrait conduire à la tenue d¹un sommet de l’Union du Maghreb arabe (Uma) », a déclaré, vendredi sur la télévision qatari Al-Jazeera, le ministre algérien des Affaires Etrangères, Abdelaziz Belkhadem. Peut-être là l’occasion d’aborder l’épineux problème du Sahara occidental, qui avait eu de fâcheuses conséquences sur le processus d’intégration régionale de l’Uma. En effet, à cause des tensions algéro-marocaines, ses activités sont gelées depuis 1995.
Les deux Etats nords-africains sont dans de bonnes dispositions pour renouer des relations saines. « Nous voulons établir des relations privilégiées avec nos frères dans le royaume marocain et poursuivre la coopération dans tous les domaines », a souligné Abdelaziz Belkhadem. Mohammed VI s’est quant à lui déclaré « soucieux de consolider les relations de fraternité de bon voisinage ». « Nous œuvrons ensemble à hisser au niveau de la complémentarité économique et l’intégration auxquels aspirent nos peuples dans le cadre d’une Union du Maghreb arabe forte et active dans son environnement régional et international », a-t-il poursuivi. Le terreau semble sain, pourvu qu’il y pousse la graine de la réconciliation.