Simone Gbagbo, femme de l’ancien chef d’Etat Laurent Ggbagbo, a déclaré que le Président Ouattara n’a pas remporté la Présidentielle de 2010, mais qu’il a été porté au pouvoir par la communauté internationale de façon frauduleuse. Elle s’exprimait à la barre de la Cour d’assises d’Abidjan.
Simone Gbagbo n’a pas la langue dans sa poche. Au cours de son audition à rallonge qui a duré presque toute la journée de lundi, elle s’est vivement défendue et a réaffirmé, à l’instar de tous les accusés de ce procès des pro-Gbagbo à la Cour d’assises d’Abidjan, avoir simplement respecté la loi ivoirienne en soutenant Laurent Gbagbo contre Alassane Ouattara. Près de 83 proches de l’ancien régime de Gbagbo sont accusés d’avoir participé aux violences de la crise post-électorale de 2010-2011 qui a fait 3 000 morts.
« Contrairement à ce qui a été dit, je n’ai jamais été assignée à résidence. Mon immunité parlementaire a été violée. Je répète que je ne me reconnais pas dans ces chefs d’inculpation », a-t-elle déclaré et répété tout au long de son audition, rapporte Koaci.
Le Conseil constitutionnel prime
Pour justifier son soutien à Laurent Gbagbo alors que son rival Alassane Ouattara a été déclaré gagnant de l’élection par la Commission électorale indépendante (CEI) et par la communauté internationale, elle soutient que le Conseil constitutionnel, dont l’avis prime, a proclamé la victoire de Laurent Gbagbo. « Les décisions du Conseil constitutionnel ne sont susceptibles d’aucun recours et s’imposent à toute personne physique et morale. Le débat sur le vainqueur des élections était de ce fait forclos », a-t-elle précisé.
Elle a toutefois affirmé reconnaître « un état de fait, monsieur Alassane Ouattara est Président de Côte d’Ivoire. Il faut l’accepter et puis nous allons avancer ». Des témoins ont ensuite été entendus par la Cour à charge contre Simone Gbagbo, et qui se sont fait remarquer par l’incohérence de leurs propos et de leurs accusations. Certains ont déclaré que l’ancienne Première dame avaient donné des armes pour organiser des troubles, etc.
L’audition de Simone Gbagbo marque la fin de l’instruction. Les plaidoiries et les réquisitoires commenceront le 2 mars prochain, a annoncé le président de la Cour, Dembélé Tayrou.