L’ONG Amnesty International a appelé à un sit-in devant le Parlement marocain afin d’exiger la liberté sexuelle pour les femmes et le droit à l’avortement.
Bien que le Parlement marocain ait supprimé l’alinéa 2 de l’article 475 du code pénal permettant à un violeur d’épouser sa victime, les Marocaines libérales n’ont pas dit leur dernier mot. Les plus féministes d’entre elles entendent manifester mercredi prochain devant le Parlement, à Rabat, pour réclamer leurs libertés sexuelles et le droit à l’avortement. Malgré la modernité qu’affiche le Maroc, la base du pays est conservatrice et ces sujets sont tabous.
Le sit-in du 12 mars est à l’initiative de la section locale d’Amnesty international. L’ONG, qui a salué l’abrogation de l’alinéa 2 de l’article 475, milite pour le retrait d’un tas d’autres articles du code pénal : le 488 qui définit le viol, le 487 qui ne reconnaît pas le viol comme par un homme sur son épouse, le 488 qui répartit les victimes de viol entre les vierges et celles qui ne le sont pas au moment de l’agression, le 490 qui prévoit des peines d’emprisonnement d’un mois à un an contre toute relation sexuelle consentie en dehors du cadre du mariage et le 496 qui précise que quiconque cache une femme mariée « qui se dérobe à l’autorité à laquelle est légalement soumise » est passible d’une peine d’une à cinq années d’emprisonnement et d’une amende.
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Le ministre de la Justice et des Libertés a répondu à l’appel d’Amnesty International. Ce dimanche, lors d’une conférence organisée par le ministère de la Solidarité et de la Femme, Mostafa Ramid a promis de « nouveaux amendements des textes juridiques afin de garantir une meilleure protection des droits des femmes », rapporte Yabiladi. Et d’ajouter : « La porte est toujours ouverte à des modifications et révisions ».