Kenya: colère après la libération sous caution d’un trafiquant présumé d’ivoire


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Un tribunal kenyan a remis en liberté, sous caution, pour raisons médicales, le chef présumé d’un vaste réseau de trafic d’ivoire. Ce qui suscite la colère et l’incompréhension des défenseurs de l’environnement au Kenya.

Au Kenya, le trafic d’ivoire est monnaie courante. L’un des principaux trafiquants d’ivoire du pays, auteur présumé de « crimes contre l’environnement », Feisal Mohammed Ali, est libre depuis mercredi 18 mars 2015. Sa remise en liberté, aux yeux des défenseurs de l’environnement , relève du ridicule.

Une décision incompréhensible

La justice kényane avait initialement, en janvier, refusé de libérer Feisal Mohamed Ali, le juge Justus Kituku estimant que sa fuite en Tanzanie, malgré un mandat d’arrêt, prouvait « qu’il essayait d’échapper à la justice ». Cependant, le juge a fait volte face en estimant que le prévenu ne tenterait plus de fuir. S’acquittant d’une caution de 10 millions de shillings (100 000 euros), et à condition de se rendre chaque semaine à la police, Feisal Mohammed Ali est désormais libre.

Les défenseurs de la faune au Kenya s’insurgent contre cette décision. Paula Kahumbu, directrice exécutive de l’ONG Wildlife Direct, a qualifié de « ridicule » la décision du tribunal, estimant que « la caution de dix millions de shillings n’est qu’une petite partie de la valeur de l’ivoire saisie » à Mombasa. Pour Frank Pope, de l’ONG Save The Elephants, « c’est un triste jour pour le Kenya quand quelqu’un accusé d’orchestrer le massacre d’une des espèces sauvages les plus emblématiques au monde est libéré ».

Feisal Mohammed Ali a été inculpé d’infraction à la législation sur le commerce des dépouilles issues de la faune sauvage et de possession illégale de 314 pièces d’ivoire, des crimes passibles de la prison à vie au Kenya. Le parquet a décidé de faire appel de cette décision, une prochaine audience est fixée le 24 mars prochain.

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