Le gouvernement gabonais, en partenariat avec l’Organisation internationale de la Francophonie, organise depuis mardi et ce jusqu’à jeudi un séminaire à Libreville dont le thème porte sur « La maîtrise des dépenses d’eau et d’électricité dans le secteur public ». Le Gabon dépense actuellement 22 milliards FCFA par an pour régler les factures liées à la consommation d’eau et d’électricité dans les bâtiments publics.
(De notre correspondant à Libreville)
Vingt deux (22) milliards FCFA, c’est le montant annuel des dépenses de l’Etat pour régler les factures liées à la consommation d’eau et d’électricité dans les bâtiments publics. « C’est trop », estiment les spécialistes. Il faut donc trouver rapidement une solution pour réduire de façon substantielle les charges du gouvernement relatives à ce secteur. C’est ce qui justifie, depuis mardi, l’organisation à Libreville d’un séminaire de trois jours sous le thème : « La maîtrise des dépenses d’eau et d’électricité dans le secteur public ».
Selon le Secrétaire général adjoint du ministère du Budget, Paul Eyebe Lendoye, les charges de l’Etat en rapport avec la consommation d’eau et d’électricité augmentent d’année en année, en raison de l’effet mécanique du développement du périmètre de l’administration. Or la maîtrise des dépenses publiques de fonctionnement constitue un enjeu important pour l’Etat gabonais. « L’administration publique doit parvenir à une meilleure utilisation des deniers publics, en éliminant les sources de gaspillage et en optimisant ses processus d’achat », peut-on lire dans le plan stratégique Gabon Emergent. Les experts réunis à Libreville dans le cadre de ce séminaire ont donc l’obligation de faire des propositions concrètes devant aboutir à une réduction substantielle des dépenses de l’Etat concernant le payement des factures d’eau et d’électricité, a rappelé le Secrétaire général adjoint du ministère gabonais du Budget, à l’ouverture des travaux.
D’ailleurs le gouvernement a mis en place depuis 2011, le programme des économies d’énergie et d’eau de l’Etat (P3E), dont l’objectif est de rationaliser les consommations énergétiques dans les bâtiments publics, de limiter les dépassements budgétaires et redéployer des économies budgétaires engrangées vers d’autres projets de développement. Malheureusement, les acteurs dudit programme n’ont pas atteint leurs objectifs. Les ateliers qui sont organisés au cours du présent séminaire doivent permettre à ces derniers, d’une part de consolider leurs connaissances en efficacité énergétique et, d’autre part d’acquérir une méthodologie pour le développement et la mise en œuvre d’un programme de suivi, de contrôle et de minimisation des factures d’énergie.
« Ils existent de gros potentiels et de gros gisements d’économie en énergie dans les pays africains et en particulier dans les administrations publiques. Le Gabon peut économiser au moins 4 milliards FCFA chaque année si des programmes spécifiques concernant la réduction des dépenses d’eau et d’électricité sont mis en place et bien suivis », a déclaré Jean Pierre Ndoutoum, spécialiste de programmes politiques de l’énergie de l’Institut de la Francophonie pour le Développement durable.
Pour atteindre l’objectif de la réduction des charges de l’Etat en ce qui concerne les factures d’eau et d’électricité, les spécialistes vont proposer, au cours de ces assises, certaines recommandations d’ordre technique et infrastructurelles. Parmi ces recommandations figureront entre autres, le remplacement des équipements et la formation des hommes aux nouveaux métiers de l’énergie, ainsi que le renforcement des campagnes de sensibilisation à un meilleur usage de l’eau et de l’électricité, sans oublier l’assainissement des fichiers de prise de la consommation d’énergie. Les économies réalisées pourront servir à la construction d’écoles, de routes et au financement d’autres projets socio-économiques.