Alors que la mutinerie semblait condamnée et que les les troupes d’élite descendaient sur Bouaké, un appel secret qui vient juste d’être révélé par Reuters changea le cour de la journée en révélant aux mutins un lieu où trouver des armes. Souleymane Kamarate Kone, chef du protocole de Guillaume Soro serait la personne ayant donné l’information sur la cache d’armes aux rebelles. Récit d’une journée qui a changé l’histoire.
Lorsqu’un groupe de soldat a relancé une mutinerie au début du mois de mai en Côte d’Ivoire, leur tentative semblait vouée à l’échec. Une colonne de troupes d’élite descendait rapidement vers Bouaké pour mettre un terme à la mutinerie. Les rebelles manquaient de munitions réserves étaient fermées.
Ensuite, le téléphone sonna rapporte l’agence Reuters qui raconte que selon l’un des leaders de la mutinerie, une personne les a contacté, personne dont les mutins refusent de dévoiler l’identité, et leur a expliqué où ils pouvaient trouver des armes.
Le groupe a d’abord craint un piège, mais quand ils ont atteint l’emplacement, ils ont trouvé des dizaines de caisses de fusils, de mitraillettes, de lance-grenades et de munitions.
L’équilibre était rétabli et la mutinerie s’est propagée, fermant les ports essentiels de cacao de Côte d’Ivoire à Abidjan et à San Pedro. Avec l’aggravation du chaos, le gouvernement pris peur, les forces du président Alassane Ouattara envoyées pour écraser la mutinerie ont préféré s’arrêter puis se diriger vers Abidjan, et pour la deuxième fois cette année, les mutins ont amené le gouvernement de Ouattara à négocier.
Cette histoire montre les dysfonctionnements profond qui persistent en Côte d’Ivoire depuis une dizaine d’années ponctuée de turbulences et de guerre civile.
L’appel téléphonique évoqué, qui est longtemps resté inconnu, jusqu’à la déclaration de l’Agence Reuters, indique que les personnes puissantes étaient disposées à aider les mutins. Et l’armée, qui restait plus nombreuse encore que les rebelles n’était pas disposée à suivre les ordres pour mettre fin la mutinerie.
« Le (Général) Sekou Toure donnait des ordres et personne ne l’écoutait« , a déclaré un responsable régional de la sécurité à Reuters, se référant au chef d’état-major militaire. « Qu’est-ce que cela signifie ? Il n’y a pas de contrôle sur l’armée« .
Le Président Ouattara a encore des difficultés à affirmer son autorité sur l’armée, qui a été regroupée dans une fusion entre les rebelles des Forces nouvelles du Nord qui l’avaient soutenu et des troupes professionnelles qui l’avaient combattues.
Les autorités n’ont pas confirmé les détails de l’accord qu’ils ont conclu pour mettre fin à l’insurrection, mais les participants à la mutinerie ont fait la queue dans les banques de Bouaké pour retirer 5 millions de francs CFA chacun rapporte Reuters. Les mutins disent qu’ils s’attendent chacun à toucher 2 millions de francs CFA le mois prochain.
« Il ne s’agit pas seulement de l’argent. Il s’agit également des élections de 2020« , a déclaré Robert Besseling, directeur exécutif du conseil sur les risques EXX Afrique, se référant aux élections sachant que Ouattara n’est pas autorisé à défendre un troisième mandat. « Je pense qu’au cours des trois prochaines années, nous verrons plus d’éclosions de ce genre de troubles« .
Les mutins ont refusé de nommer la personne qui leur a révélé la cachette des armes, mais elle étaient sans doute dans une maison appartenant à Souleymane Kamarate Kone, mieux connu par son nom de guerre « Soul to Soul », le chef du protocole pour le président du parlement, Guillaume Soro.
Ancien chef de la rébellion pro-Ouattara, Guillaume Soro est un candidat sérieux pour prétendre à la relève du président mais il fait face à une forte opposition d’autres leader dans la coalition au pouvoir.
Kone devrait parler aux gendarmes de l’affaire vendredi, selon une copie d’une convocation publiée par Reuters.
Soro a publié une déclaration disant qu’il ne discuterait pas des armes trouvées à la maison de son aide: « De telles questions relèvent des secrets de la défense. Vous pouvez donc comprendre que je ne me permettrai pas de commenter« .
Mais les leaders de la mutinerie disent qu’ils ont été clairement sauvés par le cachette d’arme « Nous aurions pu cacher et combattre avec des tactiques de guérilla, mais pas pour longtemps. Oui, cela nous a sauvé« .