Plusieurs milliers de personnes sont descendues dans la rue ce samedi à Ouagadougou, réclamant le départ du président Blaise Compaoré au pouvoir depuis 25 ans ! La création d’un Sénat, lui permettant de se représenter à la présidentielle en 2015 a mis le feu aux poudres.
Honni par la rue, Blaise Compaoré ne peux plus dormir plus sur ses deux oreilles ! « Non au pouvoir à vie », « 25 ans de pouvoir, trop c’est trop, va-t-en », ont scandé des milliers de manifestants descendus dans la rue ce samedi dans le centre de la capitale Ouagadougou à l’appel de l’opposition. Cette dernière a convié les Burkinabè à ce rassemblement pour protester contre la création du Sénat mais aussi contre la vie chère.
Un projet voté en mai par les députés et présenté comme un moyen de développer la démocratie dans le pays. Il s’agit en réalité un moyen pour Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour se frayer un chemin, lui permettant de se représenter à la présidentielle prévue en 2015, après 25 ans de pouvoir.
«Personne ne veut de ce Sénat»
Selon le chef de file l’opposition Ziphirin Diabré, « personne ne veut de ce Sénat, dénonçant une supercherie et un gaspillage inacceptable. Le pouvoir cherche à imposer coûte que coûte ce Sénat pour engager une révision de l’article 37 de la Constitution limitant le nombre de mandats présidentiels et donner à M. Compaoré un pouvoir à vie », selon lui.
La protestation n’a pas eu lieu sans heurts. La police est intervenue pour disperser la manifestation, lançant des gaz lacrymogène. Plusieurs blessés ont été constatés. La marche s’est déroulée dans le calme jusqu’à ce que des protestataires forcent des barrières de sécurité, au moment où les dirigeants de l’opposition devaient remettre leur « message » à un émissaire du gouvernement. D’autres manifestations contre ce Sénat ont eu lieu samedi à travers le pays, notamment à Bobo Dioulasso, dans le sud, la deuxième ville du pays.
Le projet de la création d’un Sénat, dont la mise en place est prévue en septembre, avait été décidée dans le cadre de « réformes démocratiques ». Ces dernières avaient été annoncées après un vaste mouvement de protestation, marqué notamment par des mutineries, qui avait failli provoquer la chute de Blaise Compaoré, qui s’était même réfugié dans son village natal en 2011, craignant un coup d’Etat. Après 25 ans de règne depuis l’assassinat de Thomas Sankara, son avenir à la tête du pays pourrait être compromis…