Le colonel Kadhafi aimait s’entourer de femmes, comme en témoignait sa garde rapprochée. Elles ont été au nombre de 400 à avoir été recrutées, depuis 1983, pour assurer sa protection. Aujourd’hui, cinq d’entre elles prétendent avoir été violées par l’ancien révolutionnaire.
On les appelait les « amazones ». Ce groupe de femmes formées pour devenir le harem protecteur de Kadhafi. Il n’est un secret pour personne, Mouammar Kadhafi apprécie la compagnie de la gente féminine. L’ancien « guide » ne se déplaçait jamais sans ses « kadhafettes », toutes issues de l’Académie militaire pour femmes fondée en 1983 à Tripoli. Tantôt en talons haut, tantôt en rangers, elles suscitaient la curiosité. Elles doivent être belles, vierges, intelligentes et bien entraînées. En public, les « amazones » doivent toujours « être maquillées, manucurées, porter des bijoux et des talons hauts », selon le site Buzzfeed.
Aujourd’hui, des témoignages accablants révèlent que Mouammar Kadhafi abusaient sexuellement de certaines d’entre elles et autorisaient même ses fils et ses officiers à en faire autant. Cinq anciennes « amazones » se sont confiées à Sahem Sergewa, psychologue à Benghazi, rapporte le journal Times of Malta. L’une d’entre elle raconte comment elle s’est retrouvée forcée à intégrer les rangs des « amazones » avant d’avoir été violée par Kadhafi. Elle a accepté de rejoindre les femmes fidèles de Kadhafi pour éviter que son frère soit jeté en prison pour le restant de ses jours. Nisreen, une jeune « amazone » âgé de 19 ans raconte, sur la chaîne CNN, qu’elle a également été enrôlée de forces auprès de l’ancien dirigeant. Elle a été enlevée un an auparavant par un officier de Bab Aziziya pour intégrer l’Académie militaire des femmes. Elle est restée sans aucune nouvelle de sa famille pendant un an. Nisreen a déclaré avoir été victime de viols répétés de la part des officiers. Pendant la révolution, elle s’est retrouvée contrainte d’abattre onze rebelles libyens. « Ils les ont amenés un par un en me disant : tue-le (…), si tu ne le fais pas c’est nous qui te tuerons », a-t-elle affirmé.
Le viol : arme de guerre de Kadhafi ?
Pour se venger des femmes hostiles à son régime, l’ancien dictateur aurait distribué des contenais remplis de viagra à destination de ses soldats pour les encourager à violer. La psychologue Sahem Sergewa aurait reçu de nombreux témoignages dans les villes et villages de Libye, où elle s’est rendue, estimant à 6 000 ou plus le nombre de victimes agressées sexuellement par les forces loyalistes. Kadhafi pourrait probablement être poursuivi pour crime contre l’humanité, d’autant plus que le travail de Sahem est approuvé par la Cour pénale internationale.
40 femmes pour un homme
Kadhafi, qui s’affiche comme un « musulman progressiste », n’hésite pas à critiquer certaines pratiques de l’islam telles que le port du voile ou la polygamie. Toutefois, cela ne l’a pas empêché à s’adonner à des pratiques extra-conjugales. D’après le Figaro, Kadhafi accorderait plus de confiance aux femmes qu’aux hommes, d’où la création de cette « women’s academy ». Dès la fin des années 1980, il s’est entouré d’un corps d’élite composé d’une quarantaine de soldates chargées de veiller sur lui. Après trois ans d’entraînement, ces guerrières ressortaient avec une connaissance parfaite du maniement des armes. Elles n’ont pas peur de la mort à l’image d’Aïcha, une amazone tuée lors d’un attentat contre le colonel Kadhafi en 1998. Elle s’était jetée devant ce dernier pour le protéger et recevoir les balles à sa place. Sept autres avaient été blessées. Lors de son passage en Italie, en 2010, Mouammar Kadhafi s’était fait huer par des centaines d’italiennes qui lui reprochaient d’interdire aux Libyennes de conduire sans l’autorisation de leur mari. Les combattantes se sont fait remarquer une fois de plus par le bouclier humain qu’elles ont formé autour du dictateur en cas d’attaque.
Désormais, la Libye est quasiment passée sous le contrôle total des rebelles. Mais quel avenir pour les drôles de dames ?