A l’ouverture ce vendredi du 24ème sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-moon a appelé ce vendredi les dirigeants africains à « ne pas s’accrocher au pouvoir ». Lors du sommet de la Francophonie à Dakar fin novembre, le président français François Hollande avait effectué le même appel.
Ban Ki-moon a été on ne peut plus clair. A l’ouverture ce vendredi du 24ème sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, le secrétaire-général de l’ONU a appelé ce vendredi les dirigeants africains à « ne pas s’accrocher au pouvoir et à quitter leurs fonctions à l’issue de leur mandat. Je partage les craintes émises vis-à-vis des dirigeants qui refusent de quitter leurs fonctions à la fin de leur mandat». Selon lui, « les changements de Constitution non-démocratiques et les vides juridiques ne devraient pas être utilisés pour s’accrocher au pouvoir ».
« La leçon burkinabè doit faire réfléchir »
Le président français Français François Hollande avait effectué le même appel, lors du 15ème sommet de l’organisation internationale de la Francophonie, à Dakar, le 29 et 30 novembre. « La Francophonie est soucieuse des règles en démocratie de l’aspiration des peuples, de tous les peuples à des élections libres », avait assuré le chef de l’État français, faisant ainsi référence à la « leçon » de la transition tunisienne ou encore à « la belle démonstration » du peuple burkinabè, qui a chassé Blaise Compaoré du pouvoir. Pour François Hollande, « cela doit faire réfléchir » tous ceux qui tentent de se maintenir au pouvoir en modifiant la Constitution car « c’est le peuple qui décide ».
Des propos qui avaient heurté de nombreux dirigeants africains, notamment la ministre rwandaise des Affaires étrangères Louise Mushikiwabo, qui s’était confiée à France 24 : « Je trouve ça gênant qu’un président qui est avec ses pairs, ici, au sommet de la Francophonie ne vienne pas discuter avec eux, mais dicter ce qui devrait se passer dans leur pays », évoquant une attitude inélégante.
« Ce n’est pas Paris qui décide de l’avenir des Africains »
Même si selon elle, le président français peut « exprimer son point de vue et donner des conseils à ses pairs », elle déplore le ton paternaliste et quasi directif. « Lorsqu’il dit : « Je suis venu à Dakar pour dire aux Africains », je trouve que ce n’est pas normal ! Nous sommes en 2014 ! », avait-t-elle fustigé. Et la ministre de poursuivre : « Qui décide de l’avenir politique des Africains ? » s’était elle interrogée, avant d’affirmer « ce n’est pas Paris qui décide, c’est évident ».